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Le coronavirus marque le début d’une grande aventure

09 juin 2022Gijs Hardeman & Shirley Nijhof. Photos : Gijs Hardeman.

Le coronavirus marque le début d’une grande aventure

‘La Karavana’ : une auberge roulante

Il y a environ 1 an et demi, les sœurs jumelles Jolisa et Saskia van Leeuwen (29) et leurs amies Lisa de Bree (28) et Eileen Helfferich (25) se sont lancées dans une grande aventure. À cause du coronavirus, il n’y avait pratiquement plus de travail pour eux. Rêvant d’en faire un camping-car avec chambre d’amis, elles ont acheté un autobus à impériale emblématique de l’Angleterre qui était construit en 1976. Elles ont commencé le boulot sans aucune connaissance technique préalable. Et ce n’était pas sans succès ! La persévérance des jeunes femmes porte ses fruits : ‘La Karavana’ s’est mis en marche et les premiers voyageurs y ont profité d’un lit douillet et une douche confortable lors d’une de ses différentes sorties aventureuses.

Qui sont-elles ?

Saskia et Jolisa sont des jumelles monozygotes. Elles travaillent dans le secteur des événements et Jolisa est également guide touristique. Elles ont rencontré Lisa lors d’un événement pop-up et Eileen est devenu leur collègue de l’organisation du festival Down The Rabbit Hole. Le membre le plus âgé de ce groupe, l’autobus à impériale, a été utilisé comme ligne 847 entre Barnsley et Doncaster à Yorkshire dans les années 70 et 80. Son poids maximum est de 16.000 kilogrammes et le moteur qui doit tirer tout cela est un moteur à six cylindres de Gardner. En 2000, la voie de gauche a été échangée pour la voie de droite lorsque le bus était amené aux Pays-Bas pour y servir de lieu de mariage. Vingt ans plus tard les quatre jeunes femmes sont devenues les heureuses propriétaires de ‘La Karavana’.

Les quatre femmes à côté de La Karavana. Elles ont choisi ce nom, parce que ça sonne très rêveur et c’est dérivé de caravane, ce qui est un groupe de voyageurs.

Maintenant ou jamais

Jolisa : « Si jamais on avait la chance de le faire, le meilleur moment était maintenant. Normalement, nos agendas sont remplis de projets, événements et voyages à l’étranger pendant l’été, mais tout était effacé. Nous avions déjà pensé d’un plan similaire, mais le coronavirus a fait la différence. » De chaque membre de l’équipe nous avons attendu qu’elle s’occupe du bus au moins trois jours par semaine, jusqu’au jour où il est fini, qu’elle contribue au budget et que maintenant, après la transformation, elle accompagne quelques voyages par an.

Aide de tous côtés

Lorsque Eileen, Jolisa et Saskia n’avaient plus de jobs à cause du coronavirus, Lisa a décidé d’abandonner son emploi à une école. C’était un acte de foi, avec de bons résultats jusqu’à présent. Il n’y a pas de manque d’attention de la presse et sur Facebook et Instagram elles ont des milliers de followers. Elles ont également reçu de l’aide d’amis, inconnus et vieilles connaissances. Lisa : « Même des gens avec lesquels nous n’avions plus de contact depuis plus de dix ans sont apparus pour nous aider. » Jolisa : « Tout le monde trouve ce projet sympa. Quelques matériaux étaient sponsorisés ou nous les avons obtenus à prix réduit. La majorité de l’aide venait de bénévoles, amis et nos familles. Parfois, nous l’avons trouvé difficile à demander encore leur aide, mais nous avons également ressenti que ça leur faisait du plaisir de pouvoir nous aider. Du fait que leur emploi est complètement différent des travaux qu’ils faisaient pour nous à l’extérieur, pour eux ceci a senti comme un passe-temps très riche. » Outre le parrainage et l’aide, le lancement du projet a également requis du vrai argent. Elles ont collecté de l’argent en organisant un crowdfunding. Les contributeurs avaient la possibilité d’adopter une partie de l’autobus et il y avait beaucoup d’intéressés de sources inattendues. « Des inconnus ont fait des dons, parce qu’ils aimaient ce bel rêve ou ils n’avaient jamais osé entreprendre une telle chose eux-mêmes. Tout ensemble cela a rapporté 14.000 euros et 3.000 euros de matériaux. Durant toute cette période, nous sommes passés d’un étonnement à l’autre concernant chaque don. Après tout, c’était notre rêve et projet, notre autobus, et il est tellement bien de voir qu’il y a autant de gens qui veulent aider et qui sont enthousiasmés. »

Le bus sur le terrain de Dirk Molenaar

Un hangar plein d’outils

Et n’oublions pas l’agriculteur Dirk Molenaar. Il a entendu du projet par son cousin, un ami des jeunes femmes, et il a offert un endroit pour garer le bus sur son terrain à Nieuw-Vennep. Lisa : « M. Molenaar a offert beaucoup de connaissance, un hangar plein d’appareils et outils qu’on pouvait utiliser, de l’espace et de bons conseils. » Il les a pourvu de one-liners tout le temps : « Plus tard quand on porte son manteau en bois, on va plus regretter ce qu’on n’a pas fait que regretter ce qu’on a fait. » Ou, assis sur sa tondeuse à gazon, les moments ou le bus ne démarrait pas, on lui entendait crier de distance : « Donne-lui le temps, hein, il n’est plus toute jeune. » Et en regardant ce qu’on faisait : « C’est un tournevis, pas un éliminateur de bois vermoulu. »

En savoir plus sur l’art à l’extérieur du bus ? En bas de cet article nous en donnons plus d’infos !

Les défis

 Nous n’avons alors jamais rencontré de difficultés ou défis ? Mais, si ! Le diable de ce projet n’était pas dans les grands travaux, mais dans les petites lettres. « Par exemple les primes d’assurance », Jolisa dit en roulant les yeux. « Personne ne veut assurer ceci. Il n’y a qu’un seul assureur qui voulait et il demande un prix énorme : 500 euros par mois, couvrant seulement notre responsabilité civile. Donc si quelqu’un a de bonnes idées ? Nous avons cherché partout, donc le bon conseil qui mène à une solution pour ce manque d’assurance est très bienvenu. En plus, nous avons besoin d’un notaire pour changer notre forme juridique. Cela va nous coûter, mais nous préférons dépenser l’argent pour la rénovation de l’autobus. » Et pour ce qui est la rénovation, beaucoup a été fait dont le progrès n’était pas clairement visible. « Il y a tellement de travaux accomplis qu’on ne voit pas : la fuite qu’on croyait éternelle – chaque jour il y avait une nouvelle flaque d’eau dans le bus – ou l’isolation d’innombrables mètres carrés et le câblage. » Malgré tout cela, il y a peu de traces de frustrations par rapport aux travaux de rénovation. « Étant donné que nous sommes trois inconnus, car je connaissais ma sœur déjà très bien, on s’entend super bien. Nous nous amusons toujours et nous avons appris beaucoup. » 

Préjugés 

Les bricoleurs ont également eu à faire avec des préjugés. « Si parfois des gens curieux de notre projet passaient nous voir au travail, lorsqu’il y avait également nos amis masculins, ces gens approchaient toujours un des hommes avec leurs questions. Ils présument simplement que c’est son bus à lui. Ou lors d’une manifestation du secteur des événements ‘Unmute Us’ contre les mesures sanitaires, à laquelle nous avons participé avec le bus, l’organisateur nous a demandé lors du briefing pourquoi le chauffeur de notre bus n’était pas là encore. » Elles ont tous les quatre eu leur permis C. Leur première action après avoir réussi, était de faire une sortie à la plage en bus. « Nous n’avions besoin de personne et nous étions tranquilles avec de la musique au fond. Nous étions fières et avaient une sensation de liberté. Putain, on gère ! » Quelques semaines plus tard en route pour un événement de camping-car à Anvers, il s’est avéré il manquait encore de l’expérience. « C’était mon premier vrai voyage et à un certain moment nous sommes devenus immobiles. Le bus était mort. Le nouveau jauge sur le réservoir indiquait qu’il y avait encore un quart dedans, mais malgré cela, il était tout vide. Évidemment, nous aurions dû ajuster la jauge avant utilisation. Bon, on se trouvait alors sans diesel. Une erreur bête, bien sûr, mais nous avons trouvé une solution et nous faisons désormais attention au diesel. Juste derrière nous il y avait quelqu’un qui venait de notre région, qui avait des cônes dans le coffre. Il est immédiatement venu à notre aide. »

Les premiers voyages

Entretemps, La Karavana a fait ses premiers voyages. Due au corona les jeunes femmes ont décidé de d’abord rester aux Pays-Bas. Elles ont envisagé douze voyages dans le même nombre de provinces hollandaises. Chaque voyage aura une activité aventureuse, comme grimper le plus grand tour d’escalade du pays à Groningue, faire la voile sur un navire de 120 ans à Zélande et une course de bushcraft (art de bois) à Overijssel. Le voyage des douze provinces aux Pays-Bas est prêt. Jolisa : « Les premières fois qu’on a fait ce voyage étaient vraiment au top. De bons endroits chez des personnes accueillantes. Nous offrons aux voyageurs une expérience active des Pays-Bas. Et ils sont très contents. L’ambiance est vraiment ce qu’on avait espéré. Cuisiner ensemble, faire la vaisselle ensemble et s’entraîner ensemble.”

Un style de vie romantisé

Le départ de nos voyages, signifie en même temps la fin d’une époque sur le terrain de l’agriculteur Dirk à Nieuw-Vennep. Il a offert aux bricoleurs une partie de son domaine, ainsi que des conseils, outils et suffisamment d’espace pour commencer ce projet. « Faire des travaux pendant un an et demi, cinq ou six jours par semaine. C’est très spécial que tout cela était possible à cet endroit. Je pense qu’il le trouve dommage juste comme nous. Il nous a dit que jamais personne avait fini un projet sur son terrain. Il va nous manquer. » Et hors M. Molenaar, il y a encore quelqu’un qui va les manquer : Lisa a décidé d’arrêter la coopération. C’est très regrettable. “Nous avons commencé à quatre et nous aurions pensé de finir à quatre. Le projet entier prend beaucoup de temps et en termes budgétaires, pour l’instant, on ne reçoit presque rien en retour. Il s’avère difficile même de couvrir les frais. Nous trois arrivons assez bien à programmer nos emplois autour ce qu’on fait pour l’autobus. Lisa avait plus de mal à le combiner avec ses autres plans de travail et cela lui a stressé. » Et sans reproches on peut dire : « Peut-être elle avait romantisé ce style de vie un peu trop. La porte est toujours ouverte pour elle et elle a déjà accompagné quelques voyages. Mais l’exploitation du bus est désormais exclusivement dans les mains de nous trois. Et malgré tout, nous sommes ravis de le faire. »

Partir en aventure avec La Karavana?

Depuis août 2021 La Karavana organise des voyages aux Pays-Bas et à partir de juin elles vont découvrir le reste du monde. Le premier voyage en dehors des Pays-Bas sera en Norvège. Le focus est toujours sur des voyages d’aventure avec entre autres des sorties de kayak, de SUP et des randonnées. Il y a neuf lits qui peuvent être réservés individuellement. Le bus est également disponible pour la location aux groupes, pour des voyages organisés et en tant que logement en basse saison. Pendant l’hiver le bus est stationné sur le camping Het Bos Roept à Slootdorp (code du site 56578) en Hollande-Septentrionale. Sur ce camping nature vous pouvez séjourner dans l’autobus.  

Site web : www.lakaravana.nl 
Instagram : @lakaravana  
Facebook : @joinlakaravana 

Le graffeur Tymon de Laat au travail durant le festival d’arts POW WOW

De l’art remarquable

Le graffeur Tymon de Laat a créé l’œuvre d’art sur le bus à impériale. « C’est incroyable ce projet ! Un rêve qui devient réalité. » Le graff sur La Karavana était fait lors du festival de street art POW WOW. « Je faisais des voitures de temps en temps, mais ceci était au niveau supérieur. » De Laat est un grand fan de l’Amérique latine et l’Afrique du Nord est c’est bien visible dans son œuvre.Il inclut des éléments qui racontent une histoire. Comme dans ce cas, la femme bédouine, les montagnes au fond et les bords dentelés d’un timbre. Les quatre femmes avaient le choix d’un artiste, mais ne savaient pas à l’avancece qu’il allait créer.

Regardez l’intérieur du bus sur le compte Instagram de La Karavana.